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galerie : peinture et croquis galerie : illustrations galerie : installations protection de l'enfance ateliers enfants biographie contact partagez sur numéro d'ordre à la maison de artistes: a886942 numéro siret: 389 624 982 0028 code : ape 9003a « les causeries sur l’art sont presque inutiles. on n’est ni trop scrupuleux, ni trop sincère, ni trop soumis à la nature, mais on est plus ou moins maître de son modèle et surtout de ses moyens d’expression. » cézanne à emile bernard 26 mai 1901 un siècle plus loin, les causeries sur l’art sont encore « presque inutiles » ; j’ajouterai simplement : à l’ère de la dématérialisation gaallllopante, c’est toute une culture graphique qui disparaît au profit du virtuel. bien que, déjà vestige artistique et affectif d’un temps révolu, au risque de sembler démodée, ce matin encore, je choisis la peinture comme moyen d’expression. asteggiano dominique asteggiano 02 janvier 2007 « les mots disent si peu de choses qu’ils ne savent faire que du bruit » tagore moi, je comptais simplement sur mon pinceau mais certains galeristes demandent une démarche alors tant pis, quand faut y aller, faut y aller ! démarche, « béquille » ou… « prise de tête » ! qu’aurait bien pu écrire cézanne, qui, presque toute sa vie a peint des pommes et la montagne sainte victoire ? préfèrerait-on accrocher au mur de son salon cinquante pages de sa plume ou cette toile dans laquelle il a mis tout son cœur, tout son talent, toutes ses interrogations, toute sa vie ?! devenant aveugle monet aurait-t-il dû apprendre le braille, et sacrifier à une « démarche » plutôt que de s’accrocher à ses pinceaux, pour pouvoir continuer à vivre et nous offrir ses fabuleux nymphéas ? si les peintres se mettent à écrire, que restera-t-il aux écrivains ? le galeriste et l’agent manqueraient-t-il de sentiment au point de ne savoir « défendre » un artiste sans cette foutue « démarche » ? la peinture, c’est ce « p’tit coin d’paradis » à la brassens ; ce sont des émotions posées en couleur sur une toile. ces idées pour lesquelles on ne voudrait pas mourir nous feraient-elles vivre ? ? si d’aucun disait que dans mes « têtes d’affiche » : « il y a trop des modèles et pas assez de moi », je répondrais que c’était le but recherché ; ce sont bien eux que j’ai voulu peindre. dans cette optique, que penser de rembrandt aux portraits aussi fidèles que des photos ? une « démarche » tue la spontanéité, enferme dans un carcan. et si ma démarche de peintre était tout simplement de peindre, peindre, peindre et peindre encore juste pour me faire plaisir, juste pour mettre de la couleur sur une toile, des rêves sur les murs de la vie et rien d’autre avec parfois le bonheur du partage !? et si ma vie ne dépendait que de cette couleur ?! et si je ne pouvais vivre sans mes pinceaux ?! bref, et si ma démarche était, tout simplement, de n’en pas avoir ?! "le droit de dire: "non" à un adulte parce qu'il y a parfois des devoirs de désobéissance." dans les années 60, richard antony chantait : « je me suis souvent demandé pourquoi les petits chiens pelés presque partout étaient traités à coups de pieds ; je me suis souvent demandé pourquoi on laissait de côté ces petits enfants qui sont nés abandonnés. je me suis souvent demandé pourquoi ceux qui étaient armés finissaient toujours par tuer la vérité. pourquoi au nom d’égalité on finissait par enfermer ceux qui avaient pourtant rêvé de liberté je me suis souvent demandé pourquoi certains sont affamés quand d’autres meurent de trop manger je me suis souvent demandé pourquoi on cherche à séparer ceux qui se sont enfin trouvé je me suis souvent demandé comment on pouvait dépenser une fortune pour faire trembler le monde entier, en oubliant de partager tout cet amour qu’on a donné pour essayer de racheter tous nos péchés… » il doit encore se demander les mêmes choses parce que l’an 2000 n’a pas tenu ses promesses ; l’histoire s’écrit toujours avec les mêmes mots, avec le même sang. seules changent les dates !!! je suis peintre et me les pose aussi ces mêmes p… de questions ; ces questions qui ne trouvent jamais de réponse positive et qui, de surcroît, nous donne à tous l’impression d’être les clones d’un sisyphe chaque jour plus désespéré devant encore le même rocher, au pied encore de la même montagne ! ecoeurée de ce goût amer au fond de la gorge, un jour j’ai ressenti le besoin de réaliser une installation, visuel capable d’induire chez les enfants des réponses aux questions qu’ils ne se posent pas et cependant capables d’engendrer ce « jimminy cricket » complémentaire de leur instinct de survie. a moi "conte"... deux mots! il était une fois deux petites poupées de chiffon. un jour, qui était peut-être beau, un meussieu, bien, très bien vint les chercher. gentil, très gentil, il leur donna des bonbons, il leur fit des cadeaux, plein de cadeaux, même ! les poupées de chiffon étaient toute contentes, elles étaient petites, le meussieu allait les amener se promener dans sa jolie voiture et puis, il avait la permission de leurs mamans à qui il avait donné plein de sous. c'était super; elles partirent pour un long voyage. le meussieu était gentil, gentil, gentil... un matin, allez savoir s'il était toujours beau! une des deux poupées en faisant sa toilette remarqua que son ventre était plus gros que d'habitude. comme ce ventre grossissait chaque jour davantage, elle en parla à sa copine qui ne comprenait pas non plus le pourquoi de cette transformation. toutes les deux décidèrent de poser la question au meussieu très gentil. ce dernier leur répondit que c'était normal, elles mangeaient trop de bonbons ! c'est naïf, une poupée de chiffon, ça croît souvent les meussieux très gentils! en plus, ça accepte de leur faire plaisir, même à contrecœur ! un jour, surprise! une toute petite poupée sortit de son ventre de chiffon et ça lui fit drôlement mal! ce même jour, on la sépara de sa copine, elles avaient trop de secrets ! le bébé chiffon disparut aussi ! deux ou trois mois passèrent. le meussieu très gentil décida d'organiser une grande fête; il prit son ordinateur et invita touplindemeussieuxxxx aussi gentils que lui. avec eux, elles devraient être encore plus gentilles. ca allait être génial, on s'arroserait avec des seaux d'eau et puis on couperait la tête à des chats sur un autel et puis on arroserait toutes les poupées de chiffon avec leur sang et puis on s'arroserait encore de seaux d'eau et puis on se ferait plein de câlins et puis, et puis, et puis.... et puis une des deux poupées devrait tuer le bébé chiffon avec une massue et puis.... et puis, merde !, c'est insupportable, on a commencé par :"il était une fois..." qui vient tuer la sorcière? où il est le prince charmant ? c'est quand qu'on se réveille de ce cauchemar ? alors... tu la dis, cette formule magique?... .... je veux s o r t i r !! !! eh bé ma vieille, tu rigoles !? tu sortiras jamais ! c'est vrai: il était une fois, mais il était aussi deux fois, puis trois, puis cent, puis.... il sera des millions de fois... ce n'est pas une histoire, c'est la réalité, et t’es en plein dedans! alors, petite poupée de chiffon, démerde-toi toute seule, ton histoire, elle est trop dégueulasse, bien trop dégueulasse, même! nous, on est des gens heureux ; on vit dans un monde heureux, nous ! alors fous nous la paix avec ton malheur, garde-le pour toi... tiens... voila cent balles vas t'acheter des bonbons et... casse-toi. interview par valérie salva de villanueva vekava art contemporain 116, avenue des champs elysées paris juin 2002 valérie salva de villanueva : comment vous est venue l’idée de cette installation ? asteggiano : « il y aura t oujours un chien perdu quelque part qui m’empêchera d’être heureuse » (disait « la sauvage. » de j. anouilh) ; je suis née comme ça !!! comme tout le monde, je vois la télé, écoute la radio ou lis les journaux alors, je vous raconte pas le nombre de « chiens » ! comme tout le monde (ou presque) je vois que notre civilisation est en train de sombrer dans la décadence :